Une nuit avec le Samu à Laval.

Le 19/02/2022

Dans Revue de Presse

Le Samu à Laval, éprouvé par "le système de santé qui s’effondre".

Quand les journalistes de la PQR peuvent enquêter…

Ce reportage met en perspective les questions que nous portons sur la restructuration des hôpitaux de Dinan et Saint-Malo et les conséquences d'une dévitalisation et du risque de la fermeture à terme des urgences de Dinan.

Pendant les vacances scolaires de février 2022, Ouest-France a passé plusieurs heures avec les équipes du Samu (service d’aide médicale d’urgence), un soir de fermeture des urgences du centre hospitalier de Laval (Mayenne). Au centre de réception et de régulation des appels, il a beaucoup été question du « système de santé qui s’effondre ». Les professionnels ont le sentiment que « tout part en vrille ». Mais ils sont là. Parce que la santé est et doit rester, pour eux, la priorité.

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Pierre Maxime est médecin urgentiste de garde cette nuit-là. photo OUEST-FRANCE

 

« Cette nuit-là, - les Urgences de Laval sont fermées faute d’effectifs - les patients ne pourront pas être envoyés aux urgences de Laval, sauf urgences vitales. « Cela n’impacte pas notre régulation »​, assure Anne-Marie, une des deux assistantes de régulation médicale présente pour cette garde. « On pose les mêmes questions aux gens ».

« Mais on gère les pompiers et les ambulances »​, complète Noémie. « On voit les durées d’intervention s’allonger quand un patient qui aurait pu être accueilli à Laval est envoyé à Mayenne ou à Château-Gontier. »

Une situation qui suscite « questionnement, incompréhension et colère » ​chez Anne-Marie, assistante depuis 17 ans. « On voit le système de santé se dégrader. » ​Elle cite les urgences de Vitré, Fougères (Ille-et-Vilaine) ou du Bailleul (Sarthe), « où il peut nous arriver d’envoyer des patients » ​et qui connaissent les mêmes difficultés.

« Tout part en vrille »​, ose-t-elle dire. « J’aimerais bien que les candidats à la présidentielle, passent une nuit entière avec nous, pour qu’ils prennent conscience des conséquences de ces fermetures. Tous ces gens qui appellent, on en fait quoi ? On les envoie où ? La population n’est plus totalement en sécurité. »

Les deux médecins urgentistes de garde cette nuit-là, décrivent une « permanence des soins dégradée »​. Certains habitants n’appellent pas, associant la fermeture à une absence de prise en charge. D’autres ont « peur de déranger »​.

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